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Écrit par
12 novembre 2019

La restauration sous le sceau de l’écoresponsabilité

Café le 5e

Avec les immenses marches pour l’environnement qui se sont déroulées dans le monde entier dernièrement, il n’est pas surprenant de voir que les restaurateurs du Québec ont emboîté le pas à plusieurs des grandes tendances alimentaires suivant les idéaux de la population. Cette population s’informe et s’intéresse à la nourriture qu’elle consomme. Les commerçants de Montréal ont commencé, depuis un certain temps déjà, à changer leurs habitudes de consommation et d’achat en utilisant différentes méthodes pour diminuer leur empreinte écologique. Soit par la réduction de déchets, l’écoresponsabilité ou encore par le « farm-to-table ». Je vous donne les grandes lignes de ces choix consciencieux de l’environnement.

Zéro-Déchet

On ne peut pas passer à côté du phénomène zéro-déchet qui est par définition « un mouvement qui s’inspire du principe des 5 R [Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Composter – Rot en anglais] ». Ce nouveau mode de vie est de plus en plus accessible pour la population montréalaise, avec les nombreuses boutiques et épiceries qui fleurissent dernièrement. Celles-ci offrent notamment d’apporter ses propres contenants et de les remplir sur place, d’acheter des produits du quotidien biologiques, et d’acheter des produits locaux.

Cependant, pour un restaurant, le mouvement zéro-déchet peut s’avérer complexe. Il est intéressant de constater que malgré les difficultés d’application certains restaurateurs y parviennent en posant de simples gestes qui font une différence. On peut rapidement penser, par exemple, au fait que les restaurateurs se sont alliés et ont retiré les pailles de plastique de leur commerce par souci de l’environnement. Celles-ci ont pu être remplacées par des pailles en métal réutilisables, des pâtes pour brasser le café ou encore par le simple fait de perdre l’habitude de boire à la paille.

Parmi ces commerces innovateurs notons le Café le 5e situé à Verdun, qui est un café collaboratif, végane et zéro-déchet qui est associé avec l’Épicerie Loco, une épicerie zéro-déchet. Ils offrent des produits locaux, dans un décor simpliste et convivial. J’y ai d’ailleurs dégusté le BLT végane et le smoothie vert. 

Le BLT végane et le smoothie vert au Café le 5e

* Saviez-vous qu’il est possible d’emporter ses propres contenants aux restaurants pour rapporter soit les restes du repas, ou pour prendre pour emporter. Il faudra y penser puisque d’ici le printemps 2020, les contenants styromousse et de plastique à usage unique seront bannis sur le territoire Montréalais.

Écoresponsabilité

Mais Geneviève, qu’est-ce que l’écoresponsabilité alimentaire me demandez-vous? À cela je vous réponds que c’est simplement de choisir mieux et de manger mieux. Il est possible de choisir entre les supermarchés et les marchés locaux où les producteurs se réunissent pour vendre leurs produits. Il est aussi possible de s’abonner à des paniers d’épiceries biologiques livrés à la maison. Toutes ces options donnent du pouvoir aux acheteurs, car ils ont le choix selon leur budget et leurs valeurs. Cette accessibilité aux produits locaux aide l’économie et par le fait même, diminue les déchets en prenant en compte l’emballage, mais aussi les kilomètres parcourus.

On le sait aussi, l’élevage intensif de bêtes est non seulement cruel envers ces animaux, mais apporte son lot de problèmes environnementaux. Le mode écoresponsable ne vous dit pas de ne plus consommer de viandes, mais bien d’en consommer moins et que celle choisie soit de meilleure qualité afin de vraiment l’apprécier.

« Farm-to-table »

Ce qui nous amène à cette tendance qu’est le « farm-to-table » ou encore de la ferme à l’assiette. Le titre l’indique de lui-même, le phénomène du « farm-to-table », est de se procurer des produits locaux des fermes québécoises et de créer des menus au gré des saisons. C’est donc, de diminuer le kilométrage entre la ferme et l’assiette. Ce système donne alors une grande liberté de création aux chefs en changeant constamment le menu à l’ardoise. Aussi, les restaurateurs peuvent créer des partenariats avec les fermes sans intermédiaire afin de se procurer des produits qui répondent à leurs attentes par exemple un animal qui aura été bien traité, bien nourri et élevé sans antibiotique, etc.

Pâte fraîche choisie au Hoogan et Beaufort.

Il est donc à notre portée de réduire notre empreinte écologique en faisant des choix plus éclairés et cela en passant directement par notre assiette. Un petit plus à l’écoresponsabilité, c’est qu’elle permet aussi de réinvestir dans l’économie locale. Pour certains restaurants comme le  Hoogan et Beaufort, situé dans les Shop Angus, la ferme se trouve directement dans leur cour. Les propriétaires ont décidé de cultiver un jardin tout près du restaurant. Ils utilisent les légumes, les fruits et les petites pousses dans leur menu pendant la saison estivale. Ce n’est pas tout, ils collaborent avec des entreprises locales comme Blanc de Gris, situé dans le quartier Hochelaga-maisonneuve, qui fait pousser des champignons frais à partir des résidus de l’infusion de café qu’il récolte dans les restaurants montréalais. Hoogan et Beaufort est aussi l’un des peu nombreux restaurants à faire du compostage à Montréal.

Valentin préparant le jardin du Hoogan et Beaufort. (source: Instagram)

Finalement, ces tendances sont déjà bien ancrées dans les coutumes des restaurateurs d’ici. La fraîcheur et la qualité des aliments font de Montréal une ville gourmande. La consommation alimentaire est un des secteurs les plus polluants au monde. Alors, il va de soi que tous les gestes posés, petits ou grands, sont les bienvenus.

Vous, avez-vous essayé d’être un peu plus écoresponsable?